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Intention

Accompagner l'émancipation sociocognitive et
la transformation des représentations modernes du monde et de l'humain.

Changement de changement

Pourquoi la civilisation occidentale va-t-elle si mal, malgré les innombrables initiatives prises à toutes les échelles pour transformer l'économie, les rapport sociaux ?

Sans doute parce qu'un certain schéma cognitif sous-jacent demeure inchangé.

Mon propos est d'aider à conscientiser et à identifier cet invariant culturel paradigmatique.

Un paradigme induit des réflexes cognitifs dont on n’est peu ou pas conscient. lI convient de travailler à les révéler pour pouvoir les questionner.

Les paradigmes concernent diverses couches de la cognition et ne nourrissent pas seulement la pensée discursive. Les couches paradigmatiques relèvent de la connaissance, dans ses contenus et ses méthodes, de l’épistémologie, puis de la métaphysique et de la mythologie. Bon nombre de déterminants de nos problèmes de civilisation actuels ont leurs racines dans ces couches paradigmatiques et nécessitent un examen sans lequel le traitement des problèmes s’avère purement symptomatique et condamné à échouer.

Figure 2.2.1 La complexité existentielle(2.4).png

Extrait de L'obsolescence du réel : 2. La complexité existentielle, figure 2.2.1, p. 24.

Penser en 3 dimensions

Généralement, la pensée en vue d'une action se déploie dans le registre méthodologique avec un certain ancrage disciplinaire, dans un champ d'action opérationnel, politique, stratégique, etc. La réflexion n'intègre pas sciemment et explicitement les couches épistémologique, métaphysique et mythologique. Ces couches sont pourtant déterminantes, mais implicitement et toujours selon le même mode. La pensée reproduit ainsi un schème conduisant à une sorte de pathologie du «toujours plus de même chose» dans la recherche de solutions et la conception des projets. Ainsi, les gouvernements qui se succèdent remanient indéfiniment les méthodes pédagogiques pour enrayer la non-performance constatée par les enquêtes PISA. Ainsi, on s'évertue à accroître les connaissances en écologie, en biologie, en toxicologie, en sociologie, en économie, etc., sans que cela ne dévie la trajectoire de dégradation de la nature, du lien social, de la santé, de l'égalité, etc. Ainsi encore, les activistes intentent sans cesse de nouveaux recours juridiques contre des projets jugés nuisibles, tandis que les lobbies soufflent, voire préparent, des lois dans leur propre intérêt particulier.
Il faut prendre acte de ce que la connaissance et la morale ont échoué et qu'un authentique progrès humaniste nécessite désormais une nouvelle ouverture cognitive.

L'axe paradigmatique «Méthodologie/épistémologie/métaphysique/mythologie» est caractérisé par un tropisme paradigmatique transversal, de type réductionniste (l'humain occidental n'aurait pas de mythologie propre ; la métaphysique n'est pas jugée digne dans la réflexion scientifique ; le paradigme épistémologique du réalisme s'impose comme hégémonique ; la méthodologie dédaigne la complexité générale). Il conviendrait donc d'ouvrir la réflexion à une troisième dimention discursive, en connectant les registres épistémologique et méthaphysique aux habituelles considérations techniscistes, opérationnelles, politiques et même éthiques.

A titre d'exemple, le paradigme épistémologique dominant du réalisme, qui postule que la connaissance accède au réel tel qu'il est dans l'absolu induit de fait un système techno-scientifique et technocratique, ferment d'une certaine idéologie totalitaire. Adopter un paradigme épistémologique concurrent comme le constructivisme, qui postule que l'intelligibilité ne concerne que nos représentations du réel, mais pas le réel en soi, est propice au développement d'un système sociotechnique et démocratique (voir développement dans «L'obsolescence du réel : La complexité existentielle», p. 103 et suivantes).

Autre exemple, la narration sur le monde et l'humain construite par la science induit une conception matérialiste et dualiste de l'existant, avec son corollaire sur une appréhension distanciée de l'altérité, plutôt connotée d'utilitarisme. Relativiser la mythologie scientiste et diversifier nos représentations métaphysiques  pourrait générer une compréhension plus intégrée de l'altérité, à même de susciter l'amour de toute altérité sans le recours contreproductif à la morale (voir «L'obsolescence du réel : Étiologie de la déliance et métaphysique de la reliance».

Jean-Yves Rossignol peut vous accompagner sur ce chemin ardu de la transformation de nos représentations du monde et de l'émancipation sociocognitive.

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